Le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, a récemment réaffirmé l’engagement fort et indéfectible de l’État envers la promotion et l’intégration de la langue amazighe dans tous les domaines de la vie publique.
Cette déclaration, qui s’inscrit dans le cadre des efforts continus pour valoriser la richesse culturelle et linguistique du Maroc, marque une étape importante dans la mise en œuvre de la reconnaissance officielle de l’amazighe comme langue nationale et officielle, aux côtés de l’arabe.
Un engagement constitutionnel et stratégique
Depuis l’adoption de la Constitution de 2011, la langue amazighe bénéficie d’un statut officiel, reflétant la diversité culturelle et l’identité plurielle du Maroc. Cependant, ce statut constitutionnel nécessitait une concrétisation à travers des politiques publiques claires et des actions concrètes.
Akhannouch, lors d’une allocution récente, a insisté sur la volonté du gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de ces politiques. « L’amazighité n’est pas seulement une composante culturelle, c’est une richesse nationale que nous devons préserver, promouvoir et transmettre aux générations futures », a-t-il affirmé.
Des mesures concrètes pour la valorisation de l’amazighe
Pour donner corps à cet engagement, plusieurs initiatives ont été mises en place, ou sont en cours de déploiement :
- L’enseignement de la langue amazighe :
Le gouvernement a récemment augmenté les ressources financières et humaines dédiées à l’enseignement de l’amazighe dans les écoles publiques. L’objectif est de généraliser l’apprentissage de cette langue à tous les niveaux d’ici 2030. Un budget spécifique a été alloué pour la formation des enseignants et pour la production de matériel pédagogique en amazighe. - La présence dans les administrations publiques :
L’une des priorités est d’intégrer la langue amazighe dans les services administratifs. Les citoyens doivent pouvoir utiliser leur langue maternelle dans leurs interactions avec l’administration. Des formations linguistiques ont été proposées aux fonctionnaires pour garantir une meilleure inclusion. - La promotion dans les médias :
Akhannouch a également mis en avant l’importance des médias dans la valorisation de la langue amazighe. Des efforts sont faits pour élargir les plages horaires des programmes en amazighe sur les chaînes publiques et pour encourager la production de contenu audiovisuel en tamazight. - Soutien à la culture amazighe :
L’État soutient activement les initiatives culturelles, artistiques et littéraires qui mettent en lumière l’amazighité. Les festivals, les publications et les projets audiovisuels bénéficient de subventions afin de préserver et de promouvoir cet héritage.
Des défis persistants malgré les progrès
Bien que des progrès notables aient été réalisés, des défis subsistent. L’un des principaux obstacles est la lenteur de la mise en œuvre sur le terrain, notamment dans certaines régions où les infrastructures éducatives et administratives sont limitées.
De plus, les militants amazighs appellent à une accélération du processus d’intégration. Ils soulignent que la reconnaissance de l’amazighe ne doit pas se limiter à des discours, mais doit se traduire par des actions concrètes et mesurables.
Un symbole d’unité nationale
Pour Akhannouch, l’engagement en faveur de la langue amazighe va au-delà d’une simple question linguistique. Il s’agit d’un projet national qui incarne l’unité et la diversité du Maroc. « L’identité marocaine est une mosaïque de cultures, et c’est cette diversité qui fait notre force en tant que nation », a-t-il déclaré.
En consolidant la place de l’amazighe dans la société, le Maroc envoie un message fort au monde : celui d’un pays qui valorise son patrimoine tout en regardant vers l’avenir.
Perspectives d’avenir
Avec une volonté politique affichée et des ressources mobilisées, le chemin vers une pleine intégration de la langue amazighe semble prometteur. Cependant, la réussite de cette mission dépendra de l’implication de tous les acteurs : gouvernement, société civile, militants culturels et citoyens.
Dans un contexte mondial où de nombreuses langues et cultures minoritaires sont menacées de disparition, l’initiative marocaine en faveur de l’amazighe constitue un exemple inspirant. Le défi est grand, mais l’engagement de l’État, tel qu’exprimé par Aziz Akhannouch, laisse espérer un avenir où l’amazighité occupera une place centrale dans le paysage national.
Ainsi, la reconnaissance et la promotion de la langue amazighe ne sont pas seulement une question culturelle ou linguistique, mais aussi un pas significatif vers une société inclusive et équitable, respectueuse de toutes ses composantes.