L’opération de régularisation volontaire de la situation fiscale, qui s’est achevée le 31 décembre 2024, a permis de déclarer près de 110 milliards de dirhams (MMDH), selon des sources bien informées. Ce programme d’amnistie fiscale, visant à intégrer des capitaux non déclarés dans le circuit formel, a rencontré un franc succès, notamment auprès des détenteurs de liquidités.
Durant les derniers jours de 2024, les directions régionales et provinciales des impôts ainsi que les agences bancaires ont été prises d’assaut par des milliers de contribuables. Environ 60 MMDH ont été déposés directement dans les banques, marquant un pas important vers la formalisation de l’économie. Cependant, ces chiffres, encore provisoires, nécessitent des analyses approfondies pour en tirer des conclusions définitives.
Selon l’économiste El Mehdi Fakir, l’impact immédiat sur les circuits bancaires reste flou. Une partie des fonds injectés est constituée de liquidités, tandis qu’une autre concerne des avoirs non monétaires. Il faudra attendre une ventilation détaillée des résultats pour évaluer l’effet global sur le système financier.
En termes de recettes publiques, l’amnistie fiscale aurait généré environ 5 MMDH pour l’État, un montant jugé modeste comparé aux 311 MMDH de recettes totales prévues par le projet de loi de finances 2025. El Mehdi Fakir souligne que cet apport reste marginal et n’entraînera pas de transformation significative dans les finances publiques.
Au-delà des chiffres, le véritable enjeu de cette régularisation fiscale réside dans la restauration de la confiance entre l’administration fiscale et les contribuables. Selon l’expert, cette mesure vise à dépasser l’« obsession fiscale » et à encourager une collaboration durable entre les citoyens et l’État.
Si cette opération a permis de formaliser une partie des richesses informelles, la question reste posée : cette initiative sera-t-elle suffisante pour instaurer une confiance durable entre les contribuables et l’administration ? Une analyse plus détaillée des résultats, ainsi qu’une communication claire de la Direction Générale des Impôts (DGI), seront nécessaires pour répondre à cette interrogation.