L’Arabie saoudite a franchi un seuil alarmant en 2024 avec plus de 300 exécutions, selon un décompte de l’AFP basé sur les annonces du ministère saoudien de l’Intérieur. Ce chiffre, actualisé mardi, fait état de 303 exécutions depuis le début de l’année, marquant une accélération préoccupante dans l’application de la peine de mort dans le royaume.
Quatre personnes condamnées pour des délits de droit commun ont récemment été exécutées, selon les communiqués officiels. Cette montée en flèche dépasse largement le bilan de l’année précédente, où 170 exécutions avaient été recensées, d’après l’ONG Amnesty International. L’année 2022, déjà marquée par un nombre record de 196 exécutions, semble désormais dépassée par la situation actuelle.
D’après Amnesty International, l’Arabie saoudite est le troisième pays au monde en termes d’exécutions, après la Chine et l’Iran. Depuis 1990, l’ONG surveille de près l’application rigoureuse de la charia dans cette monarchie du Golfe, connue pour ses pratiques judiciaires strictes.
Taha al-Hajji, directeur juridique de l’European Saudi Organisation for Human Rights (ESOHR), a dénoncé le rythme effréné des exécutions en 2024, les qualifiant « d’incompréhensibles et d’inexplicables ». L’organisation souligne une tendance inquiétante : un prisonnier exécuté quasiment chaque jour. Les défenseurs des droits humains appellent à une révision des lois saoudiennes et à une meilleure transparence dans les procédures judiciaires.
Malgré les critiques internationales et les appels répétés des ONG, le gouvernement saoudien reste inflexible sur l’application de la peine de mort pour des délits variés, allant des crimes violents aux infractions liées à la drogue. Cette politique, enracinée dans une interprétation rigoriste de la charia, suscite des interrogations sur les possibilités de réforme dans ce royaume conservateur.
Le nombre record d’exécutions en Arabie saoudite en 2024 met en lumière la nécessité d’un débat international sur la peine de mort et les droits humains. Alors que le pays cherche à redorer son image sur la scène mondiale à travers des projets de modernisation et d’ouverture, cette tendance semble en contradiction avec les valeurs universelles de justice et de dignité humaine.