La Silicon Valley tremble face à l’ascension fulgurante de DeepSeek, un agent conversationnel développé par une startup chinoise basée à Hangzhou. Ce chatbot, qui utilise un modèle de langage avancé, s’est hissé au sommet des téléchargements sur l’App Store et ébranle les géants américains de la tech tels que Nvidia, Meta et OpenAI.
Un succès technique et économique inattendu
Développé avec un budget modeste de 5,6 millions de dollars, DeepSeek a rivalisé avec des modèles occidentaux coûtant des milliards. Malgré des restrictions américaines sur l’accès de la Chine à des puces performantes, la startup a prouvé que des moyens limités n’entravent pas l’innovation. Le fondateur de l’entreprise, Liang Wenfeng, a même été reçu par le Premier ministre chinois, signe de la reconnaissance nationale pour cet exploit technologique.
Les performances du chatbot ont surpris les experts. Qu’il s’agisse de résoudre des problèmes mathématiques complexes ou de rédiger du code, DeepSeek égale, voire surpasse, les modèles américains tels que ChatGPT ou Claude.
Contrairement à ses concurrents, DeepSeek repose sur un code open source, rendant son fonctionnement accessible et modifiable par tous. Cette stratégie ravive la mission initiale d’OpenAI, axée sur la recherche ouverte et collaborative, une orientation qui semble avoir été délaissée par les géants américains en faveur de modèles propriétaires.
Jim Fan, responsable de recherche chez Nvidia, qualifie cette initiative de « retour aux valeurs fondamentales » de l’intelligence artificielle. Alexandr Wang, PDG de Scale AI, évoque un « signal d’alerte pour l’Amérique ».
Des impacts économiques et géopolitiques majeurs
Le succès de DeepSeek a immédiatement impacté les marchés financiers. Les actions de Nvidia ont chuté de 3 %, tandis que SoftBank a perdu 8 % de sa valeur en une journée. À plus grande échelle, ce développement symbolise une étape cruciale dans l’ambition chinoise de dominer l’intelligence artificielle d’ici 2030.
Une révolution dans un contexte sensible
Malgré ses prouesses, DeepSeek est soumis à certaines limitations, notamment sur des sujets politiquement sensibles en Chine. Le chatbot évite de répondre à des questions sur le président Xi Jinping ou d’autres thèmes controversés. Cela soulève des interrogations sur la neutralité des agents conversationnels dans des contextes géopolitiques tendus.
Avec DeepSeek, la Chine démontre qu’elle est prête à défier les États-Unis sur le terrain de l’intelligence artificielle. Ce modèle innovant, économiquement efficace et techniquement avancé, pourrait marquer un tournant dans la course mondiale à l’IA, tout en mettant en lumière l’importance de solutions open source pour un avenir technologique équitable.