Le Maroc est actuellement confronté à des défis majeurs, combinant des problèmes sanitaires et climatiques, susceptibles de provoquer une augmentation des prix de la viande rouge. Cette situation découle de la suspension des importations de bovins en provenance d’Europe, une mesure prise pour contrer la contamination du cheptel national par la Fièvre Catarrhale, également connue sous le nom de maladie de la langue bleue.
Selon Jamal Farhan, secrétaire général du secteur du transport de viande rouge, cette suspension pourrait accroître la dépendance du Maroc à sa production locale, qui est déjà insuffisante pour répondre à la demande croissante. Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs, attribue également cette hausse des prix aux coûts croissants des matières premières importées, aggravés par la sécheresse de 2022, comme le rapporte Hespress.
La problématique des maladies, en particulier la maladie hémorragique épizootique (MHE), surnommée le «Covid de la vache», aggrave la situation. La France, l’Italie et surtout l’Espagne, pays voisins du Maroc, sont touchés par cette maladie, compliquant davantage les efforts du Maroc pour atteindre son objectif d’importations de 200 000 têtes de bétail.
Bouazza Kherrati souligne que la suspension des importations est une mesure de sécurité sanitaire nécessaire. Il insiste sur la nécessité de soutenir le secteur de l’élevage pour garantir la sécurité alimentaire, tout en rassurant que la «Covid de la vache» n’est pas transmissible à l’homme, mais peut avoir d’importantes répercussions économiques.
Enfin, Afif Hamdouchi, chirurgien vétérinaire et spécialiste, précise que bien que la MHE soit contagieuse parmi le bétail, elle ne représente pas un risque direct pour la santé humaine. Sa propagation est étroitement surveillée par les autorités compétentes, minimisant ainsi les risques d’introduction au Maroc.
Cette situation complexe souligne l’urgence d’une stratégie agricole robuste et d’un soutien accru au secteur de l’élevage local. Dans un contexte où la sécurité alimentaire et sanitaire est plus que jamais une priorité, le Maroc doit prendre des mesures significatives pour assurer la stabilité de son approvisionnement en viande rouge.