La généralisation de l’AMO : Le CESE alerte sur les défis et les failles persistantes

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Le 20 novembre, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a présenté son avis sur la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), mettant en lumière des problématiques structurelles qui continuent de freiner l’efficacité du système. Cet avis, en écho aux préoccupations maintes fois soulevées par divers observateurs, met en lumière des lacunes significatives dans la mise en œuvre de ce dispositif essentiel à la couverture sanitaire au Maroc.

Des millions laissés-pour-compte

Le CESE insiste sur une réalité alarmante : malgré les efforts pour élargir la couverture médicale, des millions de citoyens restent exclus du dispositif. Cette situation est en partie due à un manque d’infrastructures publiques adaptées, à des procédures administratives complexes et à une sensibilisation insuffisante des populations ciblées. Ces laissés-pour-compte, souvent issus des milieux les plus défavorisés ou exerçant dans l’informel, ne bénéficient toujours pas d’un accès équitable aux soins de santé.

L’explosion des dépenses

La généralisation de l’AMO a également entraîné une augmentation spectaculaire des dépenses de santé. Cette hausse est attribuée à deux facteurs principaux :

  1. La ruée vers le secteur privé : L’insuffisance des services publics en matière de soins pousse les assurés vers des structures privées, souvent coûteuses, aggravant ainsi les inégalités.
  2. La cherté des médicaments : Le prix élevé des médicaments au Maroc constitue un obstacle majeur pour les assurés, même ceux bénéficiant de l’AMO.

Le CESE prévient que cette explosion des coûts risque de compromettre la pérennité financière du système, tout en creusant davantage les disparités sociales.

Quelles solutions envisager ?

Pour remédier à ces failles, le CESE préconise une série de mesures :

  • Renforcer les infrastructures publiques de santé : Une amélioration des hôpitaux et des centres de soins publics est cruciale pour réduire la dépendance au secteur privé.
  • Baisser le coût des médicaments : Des réformes dans la politique des prix, notamment par la promotion des génériques, pourraient rendre les traitements plus accessibles.
  • Simplifier l’accès à l’AMO : Une approche plus inclusive, avec des démarches administratives simplifiées, est nécessaire pour intégrer les populations marginalisées.
  • Promouvoir une gouvernance plus rigoureuse : Une gestion transparente et efficace des ressources du système de santé permettra d’assurer sa viabilité à long terme.

 

La généralisation de l’AMO représente un enjeu de santé publique essentiel, mais sa mise en œuvre souffre de failles structurelles qui nécessitent des réformes urgentes. Le Maroc est à un tournant décisif : seule une stratégie globale et inclusive permettra de concrétiser les ambitions de couverture sanitaire universelle et de garantir un accès équitable aux soins pour tous les citoyens.

 

TelQuel

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