Le 24 janvier 2025, la Journée internationale de l’éducation a été célébrée sous le thème « L’IA et l’éducation : préserver l’autonomie dans un monde automatisé », une occasion pour le monde entier de réfléchir à l’impact croissant de l’intelligence artificielle (IA) sur les systèmes éducatifs.

Si l’IA présente un potentiel immense pour transformer l’apprentissage, cette journée a aussi révélé les disparités notables entre les pays. Le Maroc, en particulier, accuse un retard alarmant dans l’intégration de l’IA dans son système éducatif, à une époque où d’autres nations avancent à grandes enjambées.
Un retard technologique dans un monde qui avance rapidement
L’intelligence artificielle est déjà largement utilisée dans plusieurs pays pour personnaliser les parcours éducatifs, offrir un apprentissage plus adaptatif et améliorer les performances des élèves. Cependant, le Maroc peine à suivre le rythme en raison de plusieurs défis importants :
- Un manque d’infrastructures numériques : Les écoles marocaines, notamment dans les zones rurales, souffrent de l’absence de connexions Internet fiables, rendant l’utilisation des outils technologiques basés sur l’IA impossible.
- Un déficit de formation des enseignants : La majorité des éducateurs ne sont pas formés à l’utilisation des nouvelles technologies, ce qui restreint leur capacité à intégrer l’IA dans leurs pratiques pédagogiques.
- Des politiques publiques encore timides : Contrairement à d’autres pays qui ont mis en place des stratégies ambitieuses pour intégrer l’IA dans l’éducation, le Maroc reste limité à des initiatives isolées et ponctuelles.
Le contraste avec le reste du monde
À l’échelle mondiale, de nombreux exemples inspirants montrent comment l’IA transforme l’éducation. En Chine, des plateformes comme Squirrel AI adaptent les contenus pédagogiques au niveau des élèves, tandis que des caméras intelligentes mesurent leur engagement en classe. Singapour utilise des outils comme My SkillsFuture pour orienter les étudiants vers des carrières adaptées à leurs compétences. Aux États-Unis, des systèmes prédictifs et des tutoriels personnalisés aident à prévenir le décrochage scolaire. En Inde, des applications comme Byju’s offrent des opportunités d’apprentissage numérique dans les zones rurales. Au Rwanda, des partenariats avec des entreprises technologiques permettent de former à grande échelle enseignants et élèves aux nouvelles technologies. Ces initiatives mondiales illustrent les transformations profondes que l’IA peut apporter à l’éducation, des exemples dont le Maroc pourrait s’inspirer pour rattraper son retard.
Des opportunités inexploitées
Malgré ce retard, le Maroc possède plusieurs atouts pour accélérer l’intégration de l’IA dans son système éducatif. Le pays bénéficie d’une jeunesse connectée, d’une diaspora qualifiée, et d’opportunités de collaborations avec des entreprises et organisations internationales. Pour combler son retard, trois axes stratégiques doivent être envisagés :
- Investir massivement dans les infrastructures numériques : Une attention particulière doit être portée aux zones rurales, pour garantir une égalité d’accès à l’éducation numérique.
- Former les enseignants : Il est primordial de former les éducateurs aux outils numériques pour les aider à intégrer l’IA dans leur pédagogie de manière efficace et interactive.
- Développer une politique éducative nationale tournée vers l’avenir : Le Maroc doit élaborer une stratégie nationale claire pour l’intégration de l’IA tout en préservant l’autonomie et les valeurs humaines de l’éducation.
La Journée internationale de l’éducation : un rappel urgent
La Journée internationale de l’éducation rappelle avec insistance que l’éducation ne peut plus se contenter des méthodes traditionnelles dans un monde où les compétences numériques deviennent cruciales pour l’avenir. Le Maroc doit agir rapidement pour intégrer l’intelligence artificielle dans son système éducatif. Sinon, il risquerait de désavantager ses jeunes générations, qui se retrouveraient confrontées à un monde où la compétitivité repose principalement sur la technologie et l’innovation.
Agir pour l’avenir
L’intégration de l’IA dans l’éducation n’est pas un luxe, mais une nécessité urgente. Le Maroc doit saisir cette opportunité pour moderniser son système éducatif et éviter d’accentuer son retard technologique par rapport aux pays qui ont déjà intégré cette révolution. Dans un monde automatisé, le retard éducatif ne constitue pas simplement un défi, mais un véritable risque pour l’avenir du pays.