- Advertisement -
Lors d’une conférence organisée ce mercredi à Rabat, Ahmed Reda Chami, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a salué les avancées significatives réalisées par le Maroc dans la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Selon Chami, le taux de couverture a bondi de 60 % en 2022 à 86,6 % de la population en 2024, marquant un accomplissement majeur dans l’histoire du système de santé marocain. Cependant, malgré ces progrès, plusieurs défis demeurent.
L’extension de l’AMO a permis d’inscrire un grand nombre de citoyens, mais 8,5 millions de Marocains restent exclus, dont 5 millions n’ont jamais été inscrits. Cela constitue un frein à l’objectif d’une couverture universelle. En outre, la part des dépenses de santé supportée directement par les assurés peut atteindre jusqu’à 50 % du coût total, un chiffre jugé préoccupant.
Le président du CESE a mis en lumière des disparités financières entre les différents systèmes d’assurance maladie. Alors que les régimes pour les salariés du secteur privé et l’AMO Solidarité affichent un équilibre financier en 2023, d’autres systèmes continuent de souffrir de déficits techniques. Ces déséquilibres ralentissent les remboursements et le règlement des prestataires de soins, affectant la qualité et la rapidité des services rendus.
Une grande partie des dépenses de l’AMO est orientée vers les cliniques et hôpitaux privés, au détriment des établissements publics. Ce phénomène est attribué à la faiblesse de l’offre publique et à l’absence de protocoles de traitement contraignants. En conséquence, les coûts dans le secteur privé sont parfois jusqu’à cinq fois supérieurs à ceux du secteur public.
Pour consolider ces acquis et surmonter les défis, le CESE recommande une série de mesures. Parmi elles, l’amélioration de l’attractivité du secteur public, l’instauration de protocoles de soins standardisés, et le renforcement des mécanismes de financement pour assurer une couverture durable. Ces réformes sont cruciales pour garantir une équité d’accès et une qualité de soins optimale pour tous les Marocains.
Avec ces constats, le CESE appelle à une mobilisation nationale pour pérenniser le système d’assurance maladie et atteindre l’objectif de couverture universelle. Le succès de l’AMO, bien que remarquable, nécessite une gestion stratégique et des efforts concertés pour surmonter les fragilités actuelles.
