La déclaration récente de Nabil Benabdallah sur la subvention à l’importation de cheptel a fait grand bruit. Selon lui, le montant de 13,3 milliards de dirhams (MMDH) alloué à cette opération aurait été consenti « en pure perte », soulevant ainsi de nombreuses interrogations sur l’efficacité de cette dépense publique.
Une subvention qui interroge
Face à la crise du secteur de l’élevage et à la flambée des prix de la viande rouge, le gouvernement marocain avait pris la décision de subventionner l’importation de bétail afin de stabiliser le marché et garantir un approvisionnement suffisant. Toutefois, cette mesure s’est avérée inefficace, selon Benabdallah, qui estime que les fonds publics engagés n’ont pas produit les effets escomptés.
Une mesure sans impact tangible ?
Malgré les efforts d’importation, les prix de la viande rouge n’ont pas connu de baisse significative. Au contraire, plusieurs consommateurs et professionnels du secteur constatent une stabilisation à des niveaux toujours élevés. De plus, cette politique a entraîné une dépendance accrue aux importations, fragilisant ainsi l’élevage national, déjà en difficulté en raison de la sécheresse et de la hausse des coûts des aliments pour bétail.
Un manque de transparence ?
L’un des aspects les plus critiqués de cette subvention est le manque de transparence entourant son application. Qui a bénéficié de ces fonds ? Quels ont été les critères de sélection des importateurs et des cheptels concernés ? Le gouvernement n’a pas apporté de réponses précises à ces questions, alimentant ainsi les doutes sur la pertinence de cette dépense.
Quelles alternatives ?
Plutôt que d’injecter des milliards de dirhams dans l’importation, certains experts suggèrent d’investir davantage dans le soutien direct aux éleveurs locaux. Une politique de renforcement de la production nationale, notamment par des subventions aux aliments pour bétail et des aides à la reproduction, pourrait être une alternative plus durable.
La critique de Nabil Benabdallah relance le débat sur la gestion des subventions publiques au Maroc. Alors que le pays fait face à des défis économiques majeurs, une meilleure planification et une transparence accrue dans l’utilisation des fonds publics sont essentielles pour assurer une croissance économique durable et bénéfique pour tous les acteurs concernés.