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Face au recul alarmant du cheptel national, le gouvernement marocain a mis en place un programme global de soutien destiné au secteur de la production animale. Ce programme, annoncé jeudi par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, vise à répondre aux défis croissants de l’élevage dans le pays.
Six volets stratégiques pour relancer l’élevage
Le programme comprend six axes majeurs visant à redynamiser la production animale. Parmi eux, la nutrition animale occupe une place centrale avec la fourniture d’aliments subventionnés aux éleveurs. De plus, un encadrement technique sera déployé afin d’améliorer la productivité des ovins, caprins, bovins et camélidés, tout en renforçant les mesures de santé animale pour limiter les pertes du cheptel.
Un programme d’agriculture solidaire axé sur l’élevage a également été intégré. Celui-ci prévoit notamment un soutien spécifique à la préservation des femelles reproductrices afin de garantir la reconstitution du cheptel sur le long terme. Par ailleurs, le ministère travaille à l’élaboration d’un programme particulier destiné aux jeunes ruraux pour les accompagner dans leurs projets de production animale.
Un recul inquiétant du cheptel
Selon les données officielles, le cheptel national a enregistré une baisse de 38 % par rapport à 2016, entraînant une réduction notable de la production de viande. Ce recul, accentué par divers facteurs économiques et climatiques, met en péril l’approvisionnement du marché en viandes rouges.
Pour stabiliser le marché et répondre aux besoins croissants en viandes rouges, le gouvernement a pris plusieurs mesures dans le cadre de la loi de finances 2025. Parmi ces mesures figurent la suspension des droits de douane et l’exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) à l’importation des ovins, caprins, bovins, camélidés et viandes rouges.
Cette politique a entraîné une forte accélération des importations au début de l’année 2025. À ce jour, le Maroc a importé 21.800 têtes de bovins, 124.000 têtes d’ovins et 704 tonnes de viandes rouges. Cette augmentation vise à combler le déficit national et à garantir une offre suffisante sur les marchés, notamment à l’approche de l’Aïd Al-Adha.
Avec ce programme global, le gouvernement marocain affiche son engagement à restaurer l’équilibre du secteur de la production animale. En conjuguant soutien technique, aides financières et mesures fiscales adaptées, il espère assurer une meilleure résilience du cheptel national et une plus grande autonomie alimentaire du pays.
Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact de ces mesures sur le terrain et ajuster, si nécessaire, les stratégies mises en place pour garantir la pérennité de la filière de l’élevage au Maroc.
