Visa Schengen : En 2024, les Marocains restent parmi les principaux demandeurs, malgré des démarches longues et un taux de refus plus élevé que la moyenne européenne
En 2024, le Maroc continue de figurer parmi les pays les plus demandeurs de visas Schengen. Malgré des procédures fastidieuses et un taux de refus supérieur à la moyenne européenne, les Marocains ne cessent de solliciter l’accès à l’espace Schengen, mettant ainsi une pression constante sur les services consulaires des pays européens présents dans le Royaume.
Une demande toujours aussi forte
Selon les dernières données publiées par les autorités européennes, le Maroc se maintient dans le top 5 des pays dont les ressortissants déposent le plus de demandes de visas Schengen. Cette demande soutenue est motivée par de multiples raisons : visites familiales, tourisme, voyages d’affaires ou études. À cela s’ajoute une forte diaspora marocaine installée en Europe, qui génère un flux régulier de déplacements.
Des démarches longues et contraignantes
Malgré la digitalisation partielle des procédures, les démarches pour l’obtention d’un visa Schengen restent perçues comme longues, complexes et coûteuses. Les délais d’obtention de rendez-vous peuvent aller de plusieurs semaines à plusieurs mois dans certaines régions du Maroc, en particulier pendant les périodes de haute demande, comme les vacances d’été ou les fêtes de fin d’année.
Les candidats au visa doivent fournir un dossier complet, parfois jugé excessivement exigeant, incluant des preuves de ressources financières, de logement, d’assurance, ainsi qu’un itinéraire détaillé. Ces exigences contribuent à alimenter un sentiment d’injustice chez une partie de la population.
Un taux de refus toujours préoccupant
Le taux de refus des demandes marocaines reste l’un des plus élevés parmi les pays du Maghreb et d’Afrique. En 2023, il avoisinait les 30 %, contre une moyenne européenne de 17 %. Les motifs de refus sont variés : dossier incomplet, soupçons de migration irrégulière ou manque de justification convaincante du retour au pays d’origine.
Cette sévérité des consulats alimente une frustration croissante, notamment chez les jeunes, qui y voient un traitement discriminatoire. Des voix s’élèvent régulièrement dans les médias et sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un « visa à deux vitesses ».
Une pression persistante sur les consulats européens
Face à cette demande massive, les consulats européens au Maroc – notamment ceux de France, d’Espagne, de Belgique et d’Italie – sont sous forte pression. Le personnel consulaire peine parfois à absorber le volume des demandes, malgré le recours à des prestataires externes comme TLS Contact ou VFS Global.
Certains pays ont récemment annoncé une augmentation des capacités de traitement ou l’ouverture de nouveaux créneaux de rendez-vous, mais cela reste insuffisant pour répondre à la demande croissante.
Vers un changement à l’horizon ?
L’Union européenne a récemment évoqué la possibilité d’un système de visa numérique unifié (e-Visa Schengen) d’ici fin 2025, ce qui pourrait fluidifier le processus et réduire certains obstacles administratifs. Toutefois, cela ne règlera pas la question du taux de refus, qui reste profondément lié aux politiques migratoires des États membres.
En attendant, les Marocains continuent de franchir les obstacles, déterminés à maintenir le lien avec l’Europe, malgré les nombreuses embûches.