Après une flambée passagère à l’approche de l’Aïd Al-Adha, les prix de gros des viandes ovines et bovines ont amorcé une baisse significative cette semaine sur les marchés de Casablanca. Cette accalmie tant attendue signe le retour à des niveaux tarifaires proches de ceux enregistrés avant la période de forte demande.
Selon plusieurs grossistes interrogés au marché de gros de Sidi Moumen, les prix du kilo de viande ovine ont chuté de près de 20 à 25 dirhams en moyenne, tandis que les viandes bovines enregistrent une baisse allant jusqu’à 15 dirhams le kilo. Cette évolution s’explique par la fin de la période de préparation de l’Aïd, marquée par une surconsommation temporaire et une tension sur l’offre.
« Le marché reprend son souffle. Les abattoirs reçoivent de nouveau un flux régulier de bêtes, et la demande, en net recul depuis le lendemain de l’Aïd, contribue à rééquilibrer les prix », explique Ahmed B., grossiste à Casablanca.
Un soulagement pour les professionnels
Les bouchers et distributeurs de la métropole, fortement impactés par les hausses de prix de la semaine précédant l’Aïd, accueillent cette stabilisation avec soulagement. « Durant la période de fête, nous avons dû ajuster nos tarifs pour couvrir les coûts d’approvisionnement. Aujourd’hui, nous pouvons proposer à nouveau des prix accessibles à notre clientèle », confie Khalid E., boucher dans le quartier Bourgogne.
Cette normalisation intervient également dans un contexte où les ménages marocains, particulièrement à Casablanca, font face à une érosion du pouvoir d’achat. Le retour à des prix plus stables pourrait ainsi encourager la reprise de la consommation de viande dans les foyers, qui s’était quelque peu ralentie après les excès de la fête.
Malgré cette tendance à la baisse, certains acteurs du secteur restent prudents. Les conditions climatiques, le coût du transport, ainsi que les charges liées à l’élevage continuent de peser sur les producteurs, notamment dans les régions rurales. Un nouvel ajustement des prix pourrait donc survenir à moyen terme si l’offre venait à se contracter à nouveau.
En attendant, les consommateurs casablancais peuvent profiter d’un retour à la normale dans les boucheries de la ville, à quelques semaines seulement de la saison estivale, période où la consommation de viande repart souvent à la hausse.