La 28e Conférence des Nations unies sur le climat (COP28) a abouti à un accord historique ce mercredi, marquant une avancée significative dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, malgré les applaudissements et l’ovation, l’accord a suscité des réactions mitigées, se révélant être une source de joie pour les participants et une déception pour de nombreuses ONG.
Après une première ébauche jugée insuffisante, l’accord final a été adopté avec un jour de retard, appelant à une transition hors des énergies fossiles, incluant le charbon, le pétrole et le gaz. C’est la première fois dans l’histoire d’une conférence climatique de l’ONU que ces carburants sont explicitement mentionnés dans une décision de la COP.
Le président de la COP28, Sultan Al-Jaber, a salué un texte capable de provoquer des « changements transformateurs ». Cependant, malgré l’apparente unanimité des 200 pays participants, des divergences persistent, notamment du côté des ONG et de la société civile.
Le texte, encore en attente de validation par tous les pays, a été soigneusement élaboré pour réconcilier des points de vue opposés, notamment ceux de l’Arabie saoudite, du Koweït et de l’Irak, qui étaient réticents à tout accord portant atteinte aux énergies fossiles qui alimentent leurs économies. Bien que le texte ait évité un blocage, il laisse délibérément place à une certaine ambiguïté pour satisfaire toutes les parties.
Si le président de la COP28 qualifie cet accord de « début de la fin des énergies fossiles », de nombreuses ONG restent sceptiques. L’Alliance des petits États insulaires (Aosis), par exemple, estime que le texte ne fournit pas l’équilibre nécessaire pour renforcer l’action mondiale contre le changement climatique.
Le vocabulaire utilisé dans le texte, notamment l’expression « transitioning away » (transitionner hors de), suscite des interprétations diverses. Certains observateurs estiment que le texte marque un « pas significatif » vers la limitation du réchauffement à 2 °C, voire 1,5 °C, tandis que d’autres regrettent le manque de clarté sur de nombreux points.
Les critiques se concentrent également sur l’absence de résultats concrets sur l’objectif mondial d’adaptation, avec des ONG soulignant le besoin d’un engagement financier plus fort en faveur de l’Afrique, qui reste vulnérable aux impacts du changement climatique.
Bien que l’accord mette l’accent sur le renforcement des énergies alternatives, certaines ONG considèrent le texte comme une « distraction dangereuse » en raison de son maintien de la mention du stockage de carbone. Pourtant, le texte appelle à des actions concrètes, notamment le triplement des capacités d’énergies renouvelables et le doublement de l’efficacité énergétique d’ici 2030.
En dépit des applaudissements à la clôture de la COP28, il est clair que l’accord ne fait pas l’unanimité et que des efforts supplémentaires seront nécessaires pour répondre aux préoccupations des ONG et promouvoir une action climatique mondiale plus ambitieuse.