Une vague d’explosions a secoué plusieurs régions du Liban ce mercredi, faisant neuf morts et plus de 300 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Ces explosions, survenues dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l’est du pays, ont été causées par des talkie-walkies utilisés par le Hezbollah. L’incident s’est produit lors des funérailles de quatre membres du mouvement islamiste, tués la veille dans une attaque similaire impliquant des bipeurs.
Selon une source proche du Hezbollah, ces appareils auraient été sabotés, une accusation dirigée directement contre Israël. Le Hezbollah, qui soutient le Hamas dans sa lutte contre Israël depuis le début du conflit en 2023, a juré de riposter à ce qu’il qualifie de « sabotage délibéré ». Israël, de son côté, n’a fait aucun commentaire officiel sur ces événements.
Les explosions ont semé la panique lors des funérailles, des vidéos montrant des scènes de chaos alors que les participants tentaient de se mettre à l’abri. Les secouristes et les autorités locales se sont rapidement rendus sur place, mais l’ampleur des dégâts a été considérable, avec des blessés transportés dans des hôpitaux débordés.
Cette série d’attaques intervient dans un climat déjà extrêmement tendu au Moyen-Orient. Depuis l’ouverture d’un front par le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise en octobre 2023, les combats se sont intensifiés, provoquant le déplacement de milliers d’habitants des deux côtés. Israël a récemment annoncé l’élargissement de ses objectifs militaires jusqu’à la frontière libanaise, rendant la situation encore plus volatile.
Des experts estiment que les appareils de transmission du Hezbollah, récemment importés, auraient été piratés, une opération possiblement orchestrée par le Mossad, le service de renseignement israélien. Charles Lister, un analyste du Middle East Institute, évoque sur les réseaux sociaux la possibilité que des explosifs aient été dissimulés dans les appareils pour un déclenchement à distance.
La communauté internationale a rapidement réagi face à cette escalade. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a condamné ces attaques et s’est déclaré « extrêmement préoccupé ». L’ONU a, elle aussi, exprimé ses inquiétudes, évoquant une situation de plus en plus critique au Liban.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en visite au Caire, a exhorté les parties à faire preuve de « volonté politique » pour parvenir à un cessez-le-feu, alors que la situation humanitaire dans la bande de Gaza continue de se détériorer. Pendant ce temps, les frappes israéliennes se poursuivent, touchant notamment des infrastructures dans le sud du Liban, où des cibles du Hezbollah auraient été atteintes.
Les attaques ont plongé le Liban dans une situation de plus en plus fragile. Le ministère de l’Éducation a ordonné la fermeture immédiate des écoles et universités, tandis que la population, déjà touchée par les conséquences économiques et politiques de la guerre en Syrie voisine, fait face à une nouvelle vague d’instabilité.
Le Hezbollah, dont le chef doit s’exprimer jeudi, a promis de continuer à soutenir le Hamas et de venger ses membres tombés dans ces attaques. L’ambassadeur d’Iran au Liban, Mojtaba Amani, a été blessé dans l’une des explosions, accentuant les tensions entre l’Iran, allié clé du Hezbollah, et Israël.
Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si cette escalade va déboucher sur une guerre plus large dans la région ou si des efforts diplomatiques pourront désamorcer cette situation explosive.
Alors que le Liban se retrouve une nouvelle fois au centre des tensions régionales, la menace d’une guerre plus étendue pèse lourdement sur le pays. Entre les accusations de sabotage, les répercussions humanitaires, et l’implication croissante de puissances étrangères, l’avenir du Liban et du Moyen-Orient reste incertain.