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Le mégaprojet du gazoduc Nigeria-Maroc, l’un des projets énergétiques les plus ambitieux d’Afrique, vient de franchir une étape majeure grâce à l’appui financier des Émirats arabes unis. Cette annonce renforce l’importance géopolitique et économique de ce corridor énergétique stratégique, qui vise à acheminer le gaz nigérian vers le Maroc, puis vers l’Europe.
Un projet stratégique pour l’Afrique et l’Europe
Long de plus de 5 600 kilomètres, le gazoduc Nigeria-Maroc doit traverser plus de dix pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie, avant d’atteindre le Maroc. Une fois relié au réseau gazier européen via l’Espagne, il permettra de diversifier les sources d’approvisionnement en gaz naturel pour l’Europe, réduisant ainsi sa dépendance vis-à-vis de la Russie et renforçant la sécurité énergétique régionale.
Pour les pays africains concernés, ce projet ouvre également des perspectives importantes en matière d’industrialisation, de création d’emplois et d’accès à l’énergie, favorisant l’intégration régionale et le développement durable.
Le soutien des Émirats arabes unis : un signal fort
Le soutien financier des Émirats arabes unis à ce projet a été confirmé à travers un accord signé entre l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) du Maroc, la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC) et un consortium émirati composé notamment de l’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) et du fonds Mubadala. Cet engagement financier vient compléter les soutiens déjà apportés par des institutions panafricaines, européennes et internationales.
Pour les Émirats, cet investissement stratégique s’inscrit dans leur vision de diversification économique, de renforcement de leur influence en Afrique, et d’investissement dans les infrastructures énergétiques mondiales. Il marque également une convergence d’intérêts avec le Maroc, qui multiplie les partenariats stratégiques avec les pays du Golfe.
Les prochaines étapes du projet
Selon les responsables des deux pays, le projet entre désormais dans une phase d’études avancées, notamment pour les aspects techniques, environnementaux et financiers. Les appels d’offres pour les travaux de construction devraient être lancés dès 2026, avec une mise en service prévue autour de 2030.
Ce calendrier ambitieux dépendra toutefois de plusieurs facteurs : la stabilité politique dans la région, l’évolution des prix mondiaux de l’énergie, les contraintes logistiques et les financements complémentaires nécessaires.
Un levier pour la coopération Sud-Sud
Au-delà de ses dimensions énergétiques, le gazoduc Nigeria-Maroc illustre une nouvelle dynamique de coopération Sud-Sud. En unissant l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb et les pays du Golfe, ce projet crée un corridor stratégique qui pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives régionales.
Les experts soulignent que ce type de mégaprojet pourrait transformer la carte énergétique mondiale, tout en offrant à l’Afrique une position de négociateur plus forte sur les marchés internationaux.
