Depuis son arrivée à la Maison-Blanche en 2017, Donald Trump a engagé une véritable guerre commerciale contre plusieurs puissances économiques, notamment la Chine et l’Union européenne. En instaurant des droits de douane punitifs et en renégociant des accords commerciaux, il a bouleversé les équilibres économiques mondiaux. Mais qu’en est-il du Maroc ? Ce pays d’Afrique du Nord, fortement intégré aux marchés internationaux, a-t-il été touché par cette escalade protectionniste ?
Un partenaire commercial indirectement concerné
Le Maroc n’a pas été directement visé par les mesures protectionnistes de l’administration Trump. Cependant, la guerre commerciale sino-américaine et les tensions avec l’Union européenne ont eu des répercussions indirectes. En effet, le royaume chérifien entretient des relations étroites avec l’Europe, son principal partenaire économique, et avec la Chine, un acteur de plus en plus présent dans les infrastructures et les investissements marocains.
Impact sur les exportations marocaines
L’un des effets indirects de cette guerre commerciale concerne les exportations marocaines. Avec les tensions accrues entre la Chine et les États-Unis, certains produits chinois ont subi des restrictions, favorisant par conséquent des producteurs alternatifs. Le Maroc, exportateur de textiles, de phosphates et de produits agroalimentaires, a pu en bénéficier dans certains secteurs. Toutefois, la hausse de l’incertitude et la baisse de la demande mondiale ont aussi pénalisé certains marchés d’exportation marocains.
Un secteur automobile sous pression
Le secteur automobile marocain, qui repose sur une forte intégration avec l’industrie européenne, a également ressenti les effets de ces tensions. L’imposition de tarifs douaniers plus élevés sur les véhicules européens aux États-Unis a réduit la compétitivité des constructeurs utilisant des pièces d’origine marocaine. En conséquence, certaines prévisions de croissance du secteur ont été révisées à la baisse.
Les phosphates : une opportunité masquée
Le Maroc, premier exportateur mondial de phosphates, a vu une opportunité dans cette guerre commerciale. La Chine, principal producteur concurrent, a souffert des tensions avec les États-Unis, ce qui a ouvert des perspectives pour le royaume dans certains marchés où la demande américaine a été déviée.
Un pays qui reste vulnérable aux fluctuations mondiales
Si le Maroc a su tirer parti de certaines opportunités, il reste toutefois exposé aux fluctuations du commerce international. Une guerre commerciale prolongée peut affecter la croissance de ses principaux partenaires et, par ricochet, peser sur ses exportations. Par ailleurs, la hausse de l’incertitude et la volatilité des marchés financiers peuvent ralentir les investissements étrangers, dont le Maroc dépend pour plusieurs de ses projets stratégiques.
Malgré son positionnement en dehors du champ direct des hostilités commerciales américaines, le Maroc n’a pas été totalement épargné par la guerre commerciale de Donald Trump. Si certaines industries marocaines ont bénéficié de cette situation, d’autres ont été fragilisées par l’incertitude et les turbulences économiques mondiales. Le royaume doit donc rester vigilant et adapter sa stratégie commerciale pour naviguer dans un environnement international en perpétuel changement.