Le mois de janvier 2025 a été le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, selon les dernières analyses de l’Observatoire européen Copernicus. Avec une température moyenne de 13,23°C, il dépasse de 1,75°C les niveaux préindustriels, confirmant une accélération du changement climatique.
Ces chiffres viennent doucher les espoirs d’un ralentissement du réchauffement avec l’entrée en vigueur du phénomène La Niña, censé tempérer l’augmentation des températures. Mais contre toute attente, les effets refroidissants de La Niña semblent inexistants cette année.
« Nous pensions voir un ralentissement, mais ce n’est pas le cas. Au contraire, les températures mondiales continuent d’augmenter à un rythme alarmant », a déclaré Julien Nicolas, climatologue chez Copernicus.
L’un des éléments les plus préoccupants dans cette tendance est le maintien des températures océaniques à des niveaux records. Depuis avril 2023, les températures de surface des océans, véritables régulateurs du climat mondial, ne cessent d’augmenter. Cela alimente des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses, les vagues de chaleur et les inondations, qui deviennent plus fréquents et plus intenses.
En Arctique, la situation est tout aussi alarmante. La banquise a atteint son niveau le plus bas jamais observé pour un mois de janvier, menaçant l’équilibre de cet écosystème crucial pour la stabilité du climat planétaire.
Le Maroc, bien qu’épargné par certaines catastrophes climatiques mondiales, n’est pas à l’abri des effets du réchauffement. La Direction Générale de la Météorologie (DGM) a récemment publié un rapport mettant en garde contre une hausse continue des températures annuelles et des périodes de sécheresse plus longues et plus fréquentes.
« Les vagues de chaleur qui étaient exceptionnelles il y a 30 ans deviennent la norme aujourd’hui. Le Maroc doit adapter ses infrastructures et ses politiques agricoles pour faire face à ces changements inévitables », affirme un expert de la DGM.
Avec une température moyenne de 13,23°C, il dépasse de 1,75°C les niveaux préindustriels (1850-1900), confirmant l’accélération du réchauffement climatique.
D’un point de vue scientifique, ce record s’inscrit dans une tendance de fond où les températures globales augmentent sous l’effet combiné des gaz à effet de serre (GES) et des anomalies climatiques océaniques.
Le principal facteur derrière cette hausse des températures est l’augmentation des concentrations de GES dans l’atmosphère, principalement le dioxyde de carbone (CO₂), le méthane (CH₄) et le protoxyde d’azote (N₂O).
- CO₂ : Sa concentration atmosphérique a dépassé 420 ppm (parties par million) en 2024, contre 280 ppm à l’ère préindustrielle. Ce gaz persiste pendant des siècles dans l’atmosphère et contribue au forçage radiatif, un phénomène qui piège la chaleur dans la basse atmosphère.
- CH₄ : Ce gaz, dont le pouvoir de réchauffement est 28 fois supérieur à celui du CO₂ sur 100 ans, provient principalement de l’agriculture, de l’élevage et des fuites de gaz naturel. Sa concentration atteint aujourd’hui un niveau record, contribuant au dérèglement climatique.
- N₂O : Issu des engrais agricoles et des procédés industriels, il a un effet de serre 265 fois plus puissant que le CO₂ sur un siècle.
Ces gaz, en augmentant l’effet de serre naturel, provoquent une élévation globale des températures. Les modèles climatiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) indiquent que sans réduction drastique des émissions, le seuil de 1,5°C de réchauffement moyen (Accord de Paris) pourrait être franchi définitivement avant 2030.
Les solutions existent : réduction drastique des émissions de GES, investissements massifs dans les énergies renouvelables, protection des écosystèmes et adaptation des infrastructures. Mais leur mise en œuvre doit être immédiate et ambitieuse.
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