La Commission de la justice, de la législation, des droits de l’Homme et des libertés à la Chambre des représentants a annoncé le report de sa réunion prévue le mardi 7 janvier. Cette réunion, initialement consacrée à l’examen des grandes lignes de la révision du Code de la famille, a été reportée à une date ultérieure à la demande du gouvernement.
Dans une correspondance adressée aux membres de la commission, son président, Saïd Baaziz, a confirmé ce report, déclenchant des réactions parmi les parlementaires. Driss Sentissi, président du groupe parlementaire du Mouvement Populaire (MP), a exprimé la nécessité d’une communication claire sur les récentes évolutions relatives à la réforme de la Moudawana, soulignant l’importance de la transparence pour éviter les malentendus et les rumeurs.
Un appel à la communication et à la lutte contre la désinformation
Lors d’une intervention au Parlement, Sentissi a rappelé que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait fixé les grandes orientations de la révision du Code de la famille lors de la séance de travail du 23 décembre 2024, tenue au palais royal de Casablanca. Ces orientations incluent la soumission des propositions liées aux textes religieux au Conseil supérieur des oulémas et la mobilisation du Chef du gouvernement et des ministres pour assurer une communication avec le public.
Face aux rumeurs et désinformations croissantes autour de la Moudawana, Sentissi a proposé la création d’une commission parlementaire conjointe. « Nous demandons une structure commune pour clarifier les enjeux, informer l’opinion publique et mettre fin aux spéculations », a-t-il affirmé.
Les priorités du gouvernement
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a brièvement présenté lors du dernier Conseil de gouvernement les propositions de révision, en se conformant aux directives royales. Pour sa part, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a déclaré que l’exécutif s’engage à intégrer des principes fondamentaux dans cette réforme : justice, égalité, solidarité et harmonie.
Baitas a insisté sur l’importance de respecter des délais raisonnables pour garantir une rédaction juridique précise et cohérente. Cette initiative législative vise à instaurer un équilibre entre les traditions, les exigences religieuses, et les évolutions sociétales du Maroc moderne.
Une réforme attendue mais controversée
La révision du Code de la famille suscite un débat intense au sein de la société marocaine. Les questions liées à la tutelle, à l’âge du mariage et à la polygamie figurent parmi les points les plus sensibles. Alors que certains appellent à une réforme ambitieuse pour promouvoir les droits des femmes, d’autres s’inquiètent de l’impact sur les structures familiales traditionnelles.
Le report de cette réunion souligne la complexité de ce chantier législatif et la nécessité d’un consensus national pour garantir le succès de cette réforme majeure. En attendant, les citoyens et les acteurs politiques restent attentifs aux prochaines étapes qui définiront l’avenir de la Moudawana.