L’annonce officielle de l’ouverture d’un passage frontalier reliant Es-Smara, au Maroc, à Bir Moghrein, en Mauritanie, s’inscrit dans une dynamique de coopération renforcée entre les deux pays. Ce projet s’insère dans le cadre de l’Initiative atlantique lancée par le Roi Mohammed VI, visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique et à promouvoir l’intégration économique régionale.
Un projet structurant au service du développement
L’intégration de ce passage dans la liste des 20 points de passage internationaux de Mauritanie marque une avancée significative dans la mobilité des personnes et des marchandises entre les deux pays. Selon l’arrêté signé par le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, ce passage est ouvert aux citoyens mauritaniens ainsi qu’aux ressortissants de tous les pays, en conformité avec les réglementations en vigueur.
L’infrastructure routière menant à ce poste frontalier est en phase finale de construction. Le projet, qui comprend la route nationale RN17 et RN17B, s’étend sur une distance totale de 93 km, reliant Es-Smara à la frontière mauritanienne en traversant les communes d’Amgala et de Tifariti. Les travaux ont atteint un taux d’achèvement de plus de 95 %, selon les déclarations du directeur provincial de l’Équipement, du Transport et de la Logistique d’Es-Smara, Samih Zemmari.
Un investissement stratégique pour la stabilité et la prospérité
Le financement de ce projet s’élève à 49,72 millions de dirhams (MDH), répartis sur quatre phases de construction. Les premiers tronçons, réalisés entre 2017 et 2023, totalisent 40 km et ont nécessité des investissements de 7 MDH en 2017, 9,54 MDH en 2022 et 4,92 MDH en 2023. Le dernier tronçon, encore en cours de finalisation, couvre 53 km et mobilise un budget de 28,23 MDH.
Fatima Sayeda, présidente de la commune d’Amgala, a souligné que cette infrastructure constitue une pierre angulaire de l’Initiative atlantique, en permettant aux pays enclavés du Sahel d’accéder aux marchés mondiaux via l’Atlantique. Elle a également mis en avant les opportunités économiques créées par ce corridor, notamment en matière de commerce, d’emplois et de consolidation de la stabilité des populations locales.
En complément, des installations annexes, incluant une aire de repos avec des infrastructures sanitaires et une mosquée à Amgala, sont en cours de construction afin d’accompagner cette dynamique de développement.
Un nouvel horizon pour la coopération maroco-mauritanienne
L’ouverture de ce passage frontalier reflète la volonté des deux pays de renforcer leur coopération économique et diplomatique. En facilitant les échanges commerciaux et la mobilité, ce corridor représente un atout majeur pour l’intégration régionale et l’essor socio-économique des zones concernées.
Dans un contexte de mutations géopolitiques et économiques, ce projet stratégique témoigne de la vision marocaine d’un partenariat renforcé avec les pays du Sahel, en leur offrant une ouverture vers l’Atlantique, tout en consolidant la stabilité et le développement des régions frontalières. Une avancée significative qui promet d’impulser une nouvelle dynamique dans les relations maroco-mauritaniennes et, plus largement, dans l’intégration économique africaine.