La guerre à Gaza a jeté une ombre sur l’examen régulier du bilan de l’Allemagne en matière de droits humains à l’ONU, avec de nombreuses critiques émanant de pays musulmans. Ces critiques portent sur ce qu’ils considèrent comme un soutien « déséquilibré » de l’Allemagne envers Israël et l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes.
Lors de l’Examen périodique universel (EPU) de jeudi, l’Allemagne a reçu des éloges pour son bilan global en matière de droits humains, mais des critiques inhabituelles ont émergé, principalement liées à sa position dans le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.
Le représentant égyptien, Ahmed Moharam, a exprimé le regret de son pays pour les positions « défavorables » prises par l’Allemagne à l’égard des droits du peuple palestinien, tandis que la Jordanie a fustigé ses « positions déséquilibrées ». La Turquie a même exhorté l’Allemagne à cesser de fournir à Israël « tout matériel ou équipement militaire susceptible d’être utilisé pour commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité ».
La guerre à Gaza a été déclenchée après une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, provoquant une escalade de violence qui a entraîné la perte de nombreuses vies civiles des deux côtés.
Lors de l’EPU, l’Allemagne a réitéré le droit d’Israël à se défendre. La cheffe de délégation allemande, Luise Amtsberg, commissaire gouvernementale aux droits humains et à l’aide humanitaire, a déclaré que « la sécurité et le droit d’Israël d’exister ne sont pas négociables pour l’Allemagne ». Elle a également exprimé des inquiétudes face à la montée de l’antisémitisme, soulignant que « les Juifs ne se sentent plus en sécurité ».
Cependant, les critiques persistaient. Des représentants de pays tels que le Qatar et le Liban ont remis en question certaines mesures prises par l’Allemagne au nom de la lutte contre l’antisémitisme, en particulier l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes. Mme Amtsberg a souligné que « chacun en Allemagne a le droit d’exprimer librement son opinion et de manifester pacifiquement », mais a ajouté que « il y a une limite en ce qui concerne les actes criminels : le terrorisme ne peut pas être célébré ».